Été 2024

Très forte diminution de mon activité cette année , je prends ma retraite agricole et je passe cotisant solidaire MSA, avec une parcelle de subsistance.

J’ai fait beaucoup d’efforts, pendant 6 ans, pour arriver à avoir une terre vivante, riche en vers de terre et toute la microflore et microfaune associée. Et maintenant, je n’abandonne pas ce jardin qui me demande moins d’efforts pour cultiver. Mais j’en fais moins !

Je ne “travaille” plus la terre, j’y touche le moins possible. A la place : paillage, paillage et désherbage. Semis en godets et plantations.

Et toujours aucun pesticide, aucun traitement. Sauf un peu de granulés contre les limaces et les escargots. Je sais que les couleuvres (très grosses dans la paille de la serre) et les crapauds et d’autres animaux en font des festins, mais parfois, ils ne suivent pas. Je ramasse aussi les escargots, à la main , le matin et je les condamne à une mort atroce en les donnant aux poules. C’est horrible. Mais les poules me font des oeufs ….

Cette années j’ai

  • des tomates cœur de bœuf, des rondes, une variété ancienne de très grosses tomates, des tomates cerise, avec du basilic !
  • un peu d’aubergine
  • des concombres
  • un peu de courgettes
  • des fraises
  • j’aurai des tomates “Roma” fin aout, des courges et butternut , des patates douces, …. des blettes ….Patience.
  • Prix de cette année : 2€50 / kg

Comme avant et encore plus : je réserve ma production à ceux qui l’apprécient, à ceux qui viennent régulièrement, qui me téléphonent avant de venir cueillir … ça ne veut pas dire que je n’accepte pas de nouveaux clients, mais franchement si vous venez parce que le prix vous intéresse plus que la qualité, n’hésitez pas à trouver nettement moins cher en magasin,

Luc

un peu de publicité

Je sais que je devrais parler plus de mon activité agricole. Pour 2 raisons :

1 : vendre plus

2 : montrer que l’on peut cultiver sans pesticides

Mais voilà, je ne veux pas vendre plus. Je satisfais un petit nombre de clients et ça me suffit. Ceux qui viennent sont très contents de la qualité, des prix et de ma démarche. On cueille ensemble, ça ne peut pas être plus frais ! J’accueille toujours les “nouveaux”, je fais visiter le jardin, j’explique ce que je fais ….. et je les vois rarement revenir. Tant pis pour eux !

Par contre, montrer et démontrer que l’on peut cultiver sans pesticides, c’est très important pour moi. Il y a un itinéraire technique à suivre. On ne peut pas réussir comme ça, passer d’une situation dégradée à un jardin “bio” sans un peu de casse et sans efforts. Cela fait 6 ans que j’améliore les sols et l’environnement et j’arrive à avoir de très beaux légumes, sans aucun pesticides (sauf des granulés contre les limaces / escargots. Et cette année, un arrosage des choux avec une tisane de tabac, contre les chenilles).

Pour diverses raisons, il va y avoir une inflation terrible sur les produits frais : sécheresse en Espagne, sécheresse dans les P-O, chaleurs excessives en été (certaines plantes ne supportent pas, d’autres se mettent en pause), gels tardifs sur des plantes trop précoces, nouveaux insectes, … prix des engrais (bio ou pas bio) plus élevés, eau d’irrigation plus chère, travail au jardin plus pénible en été, ….

Si vous le pouvez, faites-vous un petit jardin, un peu d’aromatiques en pot / bac, un peu de salade (c’est rapide et frais), … préparez ça dès que possible, pour planter au printemps ! Tout le monde rêve de cultiver ses tomates, …. c’est pas si facile, parce que vous en mettrez peu de pieds et vous risquez de tout perdre. Par exemple, les 120 pieds de tomates plantés en mai en plein air en 2023 ont eu le mildiou en juin …. une semaine de temps gris a suffi. Et plus rien ! Plantez un pied de courgette, ça sera plus simple.

Début décembre : j’ai préparé mon jardin pour l’hiver . Tout est paillé, les vers de terre et toute la vie du sol va me transformer ça en humus fertile pour le printemps.

Été 2023 : prix

Tomates et basilic, aubergines, poivrons, concombres … à cueillir vous-même ou avec moi : 1€50 le kilo. Les premiers plants de courgettes sont épuisés, la deuxième fournée est en place.

C’est du BIO certifié ! Et c’est même mieux : il n’y a eu aucun traitement au jardin, même pas la bouillie bordelaise ! De la paille / foin, du crottin de cheval, une poignée d’engrais bio à la plantation, de l’eau et du soleil.

Je donne les très grosses courgettes ainsi que les melons (qualité très variable, c’est bien pour ça que je les donne, pour gouter. Personne ne se plaint !)

Déjà bons à consommer : des potirons, buternutt, ….

Il faut venir au jardin, ce qui est fort agréable en dehors des heures les plus chaudes. Téléphoner avant de venir avec panier / sac et petite monnaie.

Difficile de comparer , la qualité n’est pas aussi bonne ailleurs. Mais voici de quoi vous combler : https://www.famillesrurales.org/observatoire-prix-fruits-legumes-2023

fin février 2023

mizuna 4€kg , salade €piece, Mache 6€/kg, epinards 3€/ kg

c’est toujours 50% du prix moyen relevé en France par le ministère de l’agriculture.

Merci aux habitués qui apprécient ces légumes certifiés bio et mieux que ça, sans aucun traitement. Ultra frais puisque vous pouvez aider à la cueillette !

MIZUNA : https://www.papillesetpupilles.fr/2018/10/mizuna.html/

Quels prix en 2023 ?

Je viens d’acheter de l’engrais BIO en sacs de 25 kg, une palette complète, donc pas exactement le prix de détail. L’an dernier, c’était 13 € le sac, hier, j’ai payé 21€50 le même produit. En gros : 2x plus cher.

Très logiquement, vu que les autres intrants ont aussi augmenté, les prix de détail des légumes, dans les prochains mois, prochaines semaines, va sérieusement augmenter, même ici, dans mon petit jardin.

Pour la grande distribution, il faut ajouter les couts des transports (péages et carburants) et les couts de la chaine du frais (frigo qui fonctionnent à l’électricité). Je n’ai pas ces couts, c’est pour cela que je peux encore avoir des prix de 50 % à 60 % du prix moyen constaté en magasin de détail.

J’attends de voir ma facture d’eau d’irrigation. Le prix du m3 était fixé pour la saison, mais la consommation d’eau, pour faire face à la canicule, a augmenté. BRL pompe l’eau à Mauguio, dans le canal, avec de pompes électriques, je n’imagine pas que les couts de pompage soient stables et que le m3 reste au même prix.

La bâche transparente qui couvre une serre valait 600 €, pour une serre de 26 m de long et 9 m de large, en 2019. Je devrais changer en 2024. Il me faut donc faire une provision et prévoir un montant largement supérieur.

Le sac de terreau pour semis est passé de 7 à 10 €, ça va encore !

Bref, vous l’aurez compris, on va faire face à quelques changements dans notre société.

Surprises ?

Non pas tellement. On vient d’avoir des élections (en France) et mis à part le programme “l’Avenir en Commun“, aucune amorce de politique agricole, de politique sociale, aucune idée des urgences sur l’eau, le climat, la souveraineté alimentaire …

Le programme “AeC” mentionnait le besoin de planification, le besoin de retour à des emplois dans le secteur, le besoin d’installer des jeunes en remplacement des 25% de fermes qui vont voir partir leurs paysans à la retraite dans les prochaines années, faisait la promotion d’agricultures et d’élevages respectueux de la Vie …., 50% des citoyens ont préféré ne pas voter et seulement 20 % des autres avait compris l’importance du sujet.

Et maintenant diversion médiatique sur la question des retraites dont le C.O.R. dit qu’il n’y a pas nécessité et encore moins urgence.

On va dans le mur et la dernière goutte permet encore d’accélérer.

Prix à la mi-septembre

Je n’ai pas changé mes prix,

  • toujours 2€50/kg pour les tomates / aubergines / poivrons, les tomates sont bien moins belles qu’en juillet. Il n’y en a plus pour très longtemps, hélas.
  • 1€ la salade,
  • 1e le gros bouquet de persil, le gros bouquet de céleri branches
  • le basilic est offert.
  • Potimarron, butternut, …. 1€50 le kilo.

Je n’ai plus de courgettes, l’oïdium a dévasté les plants (et je ne traite pas) et la saison des concombres est quasi finie aussi.

https://rnm.franceagrimer.fr/prix?M3027%3AMARCHE# est ma référence pour les prix. Je compte 50% ou 60 % des prix de détail constatés en France.

Le crottin de cheval !

J’entends très souvent des commentaires sur l’usage du crottin de cheval au jardin. Le plus souvent pour dire qu’il faut être prudent parce que ça brule !

Et j’ai testé. Sur un terrain nu, j’ai jeté des graines, des fonds de sac (fèves, maïs, luzerne…,). Puis j’ai mis une bonne couche, au moins 10 cm de crottin de cheval dessus. Parfois du très frais, parfois du plus vieux, selon les arrivages. Et tout a germé ! Et j’ai eu de belles plantes, avec très peu d’arrosage.

camion benne et brouette de crottin
camion benne et brouette !

Ailleurs, je mets aussi fréquemment que possible du crottin, plus ou moins frais selon ce que je trouve. Au moins 2 tonnes / 5 m3 pour 100 m2, deux ou trois fois plus si je trouve la matière.

Ensuite, je paille largement.

Résultat ? De très belles productions ! Le sol de culture est bien noir, souple, presque du terreau.

Mis en surface, pas enfoui dans la terre, pas de passage de motoculteur, pas de grelinette, pas de labour. En surface !

Évidemment, impossible de semer, avec la paille en surface. Donc presque tout est semé en pépinière puis planté.

Le plus souvent j’utilise de la toile “hors sol”, comme on peut voir sur les rond-points, pour limiter les mauvaises herbes adventices. Parce que le crottin apporte pas mal de graines et notamment du pourpier, de l’amarante, des chénopodes, …. La toile permet aussi de conserver l’humidité et favorise ainsi la vie du sol.

Le crottin ne brule pas les plantes. Si je peux résumer : le cheval pisse l’azote et chie le carbone. Le crottin contient très peu d’azote, c’est aussi pour ça qu’on le trouve gratuitement. C’est un amendement pauvre, pas un engrais, comme peuvent l’être les fumiers des ruminants (fumiers donc ramassés dans une stabulation, avec l’azote de la pisse).

Le crottin a subi une première digestion rapide, le cheval est un monogastrique, les fibres végétales sont broyées, partiellement digérées. Cela fait un très beau terreau en quelques mois ! Les adventices se développent très bien aussi, mais dans un sol meuble, elles s’enlèvent facilement si on s’y prend assez tôt.

Ces fibres pré-digérées, courtes, sont très vite absorbées par le sol, par la vie du sol et un apport annuel est à peine suffisant.

pourquoi je plante des choux

Eenre autre parce que cela fait sens

.

https://youtu.be/j9weQgrd8Cw minute 58

Mas je comprends que cela puisse sembler bizarre de quitter un métier qui paie bien pour une activité qui paie si mal.

Potimarrons

Potimarrons

Voici les premiers potimarrons de l’année !

C’est un essai de culture sans travail du sol, pour préserver la structure et la vie de la terre.

Entre les 2 serres, le sol a été laissé en jachère tout l’hiver. En avril 2022, passage à la débroussailleuse pour tondre et broyer les herbes dites mauvaises.

Ensuite 2 rouleaux de paille / foin (environ 300 kg) ont été étalés sur le sol et recouverts de toile de paillage.

Entre les 2 lés de toile, installation d’un système d’irrigation et plantation des plants de potimarrons.

Irrigation de mai à mi-aout et voici le résultat !

Maintenant : récolte et stockage des potimarrons puis préparation du terrain pour les choux d’hiver : enlever les toiles de paillage, couper / broyer les mauvaises herbes, ajouter du crottin de cheval et de la paille pour nourrir les vers de terre, remettre les toiles de paillage et l’irrigation. Et planter les choux. Tout ça sans travail du sol.

prix à la mi aout 2022

  • poivrons aubergines tomates : 2€50 /kg
  • courgettes , concombre : 1€50 / kg
  • salade : 1€ pièce

C’est du Bio certifié, cultivé sur un sol vivant, sans aucun pesticide. À venir cueillir ou chercher sur place. (me prévenir pour des quantités importantes).

Et parfois, on me dit que c’est cher… tant mieux si vous trouvez aussi bien et encore meilleur marché ailleurs. Je ne lutte plus, je n’argumente pas. Le marché est libre. Mais je doute …

Je ne suis pas d’un naturel pessimiste, mais je pense que bientôt, les gens referont ou auront envie de faire des jardins, des potagers. Pour la qualité peut être, pour le prix plus probablement. À la rentrée, avec un concurrent collègue maraicher, on pourrait proposer des initiations d’un demi-jour, pour aider au démarrage et prendre un itinéraire technique accessible et peu fatiguant. Parce que ce n’est pas si facile, si simple d’arriver à produire sans pesticides.

Il en restera qui ne pourront pas cultiver de façon économique et écologique chez eux…, !

14/08/2022. Bilan des canicules : le métier devient très dur, la chaleur trop élevée fait baisser les rendements, complique très fort les cultures, réduit les temps de travail : très pénible de travailler dans les serres après 09h du matin et ça devient pénible à partir de 10h30 dehors. Et difficile de reprendre le travail le soir, ou juste pour irriguer.

Les prix des intrants (engrais bio, toiles de paillage, plastique des serres, voile d’ombrage, matériel d’irrigation, eau d’irrigation ,…) augmentent et les prix au détail vont suivre. Et je ne serais pas étonné de voir des difficultés d’approvisionnement prochainement.