Tête de choux

M. Serge Gainsbourg n’a rien à voir avec l’agriculture. Mais l’image jointe, trouvée à l’occasion des 30 ans de son décès m’a bien fait sourire.

Eh bien, j’en fais peu, des voyages en tracteur !

Le vieux tracteur que j’utilise n’a plus de compteur d’heures mais je pense que je l’utilise à peine 20 heures par an.

Parfois pour porter des balles de paille, parfois transporter du bois de chauffage. Et un peu (encore) pour “travailler” le sol avec une fraise.

Je veux éviter le travail du sol, mais ce n’est pas simple.

Pour y arriver, il faut amener le sol dans un état de fertilité naturelle élevé, avec une forte vie dans le sol, des vers de terre et toute la microfaune attendue. Le sol doit être structuré, poreux, souple, tendre, …. Il faut donc nourrir la vie du sol, ce qui veut dire : apporter de la matière organique, du carbone. Sous forme de paille, de BRF, de foin, de crottin, de fumier ou sous forme d’engrais vert.

Il faut aussi favoriser la vie avec une couverture permanente. Le sol ne bénéficie pas du tout du soleil. Au contraire. Le sol doit donc être couvert, de plantes en vie ou mortes ou un “paillage” en plastique. Je n’aime pas jeter des plastiques après une saison et donc je n’utilise pas le film plastique noir x microns, très mince, très fragile. Pour les fraises, je viens de récupérer et réutiliser le paillage en polypropylène tissé, le tissu que l’on voit sur les rond-points, paillage qui a déjà servi au soleil et a été piétiné pendant 3 ans.

Il faut certainement plus de 3 ans pour amener le sol à un état qui permet de ne plus le “travailler”. Il faut apporter 300 tonnes par hectare (30 kg par m2) puis 30 à 50 tonnes par an (3 à 5 kg /m2 / an). C’est beaucoup ! On peut en cultiver une partie sur place (engrais vert) mais au début, je vois mal comment éviter des apports massifs de compost / crottin / BRF, …

Pourquoi ne plus le travailler ?

  • Parce que le travail du sol détruit (un peu) la vie du sol. Un peu si le labour n’est pas profond. Si la charrue retourne 30 cm de sol, autant dire adieu à toute la microfaune. Si on passe une fraise sur les 6 premiers cm ….. quelques vers de terre vont succomber, mais ce ne sera pas trop dommageable.
  • Parce que ça coute cher. En matériel et en carburant
  • Parce que c’est fatiguant
  • Parce que le travail du sol fait remonter des graines d’adventices (= mauvaises herbes). Le sol contient entre 50000 et 200000 graines par m2, qui n’attendent que des conditions favorables pour germer. Mieux vaut les laisser en profondeur, en espérant qu’elles soient mangées ou qu’elles pourrissent. Et cela évite le désherbage.

Voilà, l’objectif est fixé, en faire le moins possible. Et revendre le motoculteur. Le tracteur, je le garderai, pour transporter le crottin, la paille, pour fendre des buches, ….